5 sept. 2007

Quelle féministe est-tu?

Du test de personnalité :

Quelle féministe est-tu?

T u crois être féministe ? Tu deviens fébrile lorsqu’il est question de rapport de sexes ? Il est important aujourd’hui de se pencher sur la question, du début de ta confusion à la fin, où tu découvriras ton identité féministe absolue. Ce test t’intéresse, te dégoûte, te laisse équivoque. Alors fais-le vite !

Quel est le rapport entre les sexes ?

a)Un rapport d’altérité complémentaire à préserver contre la dérive homogénéisante du postmodernisme

b) Un rapport de différenciation socialement construit qui crée un « féminin » et un « masculin » culturels.

c) Un rapport de genre imposé à des corps a-genrés, manifestant des signes de reconnaissance sociale permettant le contrôle sur le potentiel érotico subversif de l’être.

d) Rapport sexuel

Ton auteure féministe fétiche?

a) Elisabeth Badinter

b) La bonne vielle Simone

c) Judith Butler

d) Ta mère

La situation des femmes aujourd’hui ?

a. Assez satisfaisante, à part la violence conjugale et la parité salariale

b. Moins pire qu’avant mais toujours empreinte de patriarcat

c. On ne peut plus parler de situation « des femmes » aujourd’hui, puisque la réalité sociale est fractionnée et multiple, mais l’oppression est partout.

d. Ça va…

Que penses-tu de la journée internationale de la Femme ?

a.Une dérive de féministes, on devrait aussi faire une journée de l’Homme

b.La seule représentation politique des luttes de femmes, un gain durement acquis

c.Une autre stratégie de contrôle et récupération par le pouvoir et le spectacle des luttes réelles.

d.Si ça peut rappeler la situation de femmes à travers le monde moins bien nanties que nous…

Et les hommes dans tout ça ?

a.Ménageons-les, ils ont besoin de retrouver leurs masculinité afin de former un rapport harmonieux avec les femmes et ainsi renforcer la cohésion sociale (l’anomie n’est plus loin, il n’y a qu’à regarder les statistiques de suicide masculin)

b.La réaction est encore forte de la part des dominants, les masculinistes en sont un exemple frappant (et à frapper)

c.La déconstruction de la féminité a entraîné la déconstruction de la masculinité ce qui place le sujet homme en position d’auto-génération de son identité (souci de soi)

d.Ils font de leur mieux…

Pour finir. Une phrase pour te représenter ?

a.« Je suis plus féministe que les féministe parce que je suis fière d’être une femme »

b.On ne naît pas femme, on le devient » (ce n’est pas le choix de l’originalité)

c.Je ne suis pas une femme, je suis moi (un moi désubjectivé donc resubjectivé sans le joug du pouvoir»

d.« Je veux être CA !»


Majorité de A. L’essentialiste à tendance Freitag, aussi connue sous le nom de « la Marie Chantal Toupin»

La lutte des femmes a eu du bon, du bon pour toi surtout. Sauf que le féminisme a commis une erreur essentielle à tes yeux : celle d’avoir renié la vraie nature de la femme. Cette nature que toi-même tu incarnes fièrement (les méthodes diffèrent de l’affirmation du pouvoir sexuel féminin jusqu’à l’hypermaternité). Si on est dans la merde de la guerre des sexes et des pertes d’identités à notre époque, c’est bien la preuve que la stratégie de dissolution des normes a échouée dans une overdose de confusion métrosexuelle. C’est pourquoi toi, tu as bien compris qu’il fallait mieux collaborer avec les hommes, faire d’eux tes mentors et critiquer dès que tu peux tous les courants féministes (on appelle aussi ça la stratégie du deuxième coureur en cyclisme ; ça consiste à rester collé au premier de la course restant ainsi dans le sillon d’air découpé par lui et s’évitant l’effort de la lutte frontale). Merci le féminisme, mais ce n’est pas toi qui vas continuer l’attitude intègre (cheveux sales), parce que la lingerie fine est une caractéristique fondamentale de la femme ontologique.

Majorité de B. La classique à tendance chandail de laine aussi connue sous le nom de « La chienne de garde »

Le patriarcat ça te connaît. Depuis ton plus tendre âge tu te révoltes contre ton père, tes frères, le monocle cochon, le prof misogyne, le boss harceleur. T’es une femme de terrain, la misère des femmes battues, des prostituées de St-Cath’, des musulmanes ostracisées, tu l’as sentie de près. T’as vu comment les hommes du monde entier continuent d’exploiter et d’oppresser les femmes. Pour toi, pas de froti-frota avec l’ennemi phallique : il n’y a pas de compromis avec les syndromes de patriarcat, donc aucune acceptation du rôle traditionnel de la femme. Bref, la lutte des sexes est à finir dans un grand coup contre le patriarcat ; le sang masculiniste coulera à flot et la soif des fées sera enfin étanchée. Ton rêve, c’est de voir une femme rémunérée autant qu’un homme pour une job de bras dans une shop (et vivement l’union physique de la classe prolétarienne aux congrès syndicaux trop arrosés !). Mais attention, tu t’es éloignée de la vielle garde trop belliqueuse : il faut maintenant parler d’égalité et de parité s’il l’on veut continuer le combat de l’égalité des sexes dans une perspective de « monde meilleur »: ainsi bien venu dans tes rangs aux hommes (les plus poilus) et aux initiatives de papas, du moment qu’il reconnaissent que c’est le femme qui souffre le plus en principe et qu’ils s’auto-flagèlent (avec les poils). Et en arrière de tes convictions féministes, il y a comme un air d’Internationale…

Majorité de C. La radicale-queer à tendance Foucaldienne aussi connue sous le nom de « la lesbienne incomprise »

Ce qui t’intéresse dans la lutte féministe, ce n’est pas tant l’union de toutes les femmes dans une classe universelle unie, mais la défragmentation des luttes particulières auxquelles le féministe a donné lieu. La (dé)fragmentée dans cette histoire, c’est toi. Dans tes yeux brillent comme des galaxies les systèmes de domination et de pouvoir infinis, avec des ramifications et des entrecroisements circulaires (certains en ligne de force, d’autre en forme de papillon). En général, la pensée binaire te rebute ; ni d’ « hommes » et de « femmes » à (trop) proprement parler. Tu préfères parler de multiplicité des résistances, de formations d’identités complexes, de subversion par la sortie des lignes de normativité.. La lutte des femmes, la lutte des classes, le racisme, l’hétérosexisme, tout est intégré et rien ne sert de vouloir trouver de cause unique à la multiplicité. Il faut au contraire s’amuser en expérimentant différentes identités, car prendre un style « gars » le matin est un acte de subversion en soi, et prendre des douches avec ses meilleures amies en est une autre… Que ce langage fortement hermétique te vaille de n’être comprise que de tes amies (de douche) et du transsexuel déguisé en prof d’université qui te sert de modèle intellectuel, tant pis !

Majorité de D.

Tu n’existes pas.


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